Le jeûne est une pratique vieille comme le monde. On ne peut pas connaitre avec exactitude le moment de sa prescription. Mais une chose est sûre, c’est qu’elle est commune à tous les prophètes. De Moise à Jésus, en passant par Daoud jusqu’à Mohamed, ils avaient tous l’habitude de jeûner.
Les formes de jeûne varient selon les religions : abstention de toute nourriture et boisson, de relations sexuelles, ou simplement de l’interdiction de l’un, ou de plusieurs de ces besoins.
Chez les juifs, c’est le "Yom Kippour", premier jour du calendrier juif, le jeûne est suivi pendant vingt-quatre heures. La journée est passée en prières à la synagogue, où l’on s’abstient de tout confort matériel pour se présenter dans l’humilité devant Dieu. Ainsi, les programmes télévisés sont suspendus, il n’y a ni transport public, ni commerce. Le but de ce jour de jeûne est la purification de l’âme d’après la Tora :"car en ce jour on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier : vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Éternel".
En fait, il y a six jours de jeûne dans le calendrier juif: Kippour, le jour du grand pardon. Esther, en souvenir de l'histoire d'Esther et enfin 4 autres jours, liés au souvenir de la destruction du Temple: Le 9 av, jour de la destruction des 1er et 2nd Temples. Le 10 Tévet, 1er jour de siège de Jérusalem. Le 17 Tamouz, jour de la destruction de la muraille du Temple. Le 3 Tichri, jour de l'assassinat du gouverneur de Jérusalem. A ces six jours, on peut rajouter le jour de jeûne des premiers-nés, la veille de Pessah, celui-ci ne concerne qu’une partie spécifique des fidèles (les premiers-nés mâles).
Outre ces jeûnes collectifs obligatoires, une coutume assez répandue parmi les juifs, est de jeûner le jour de l’anniversaire de la mort de son père et de sa mère.
Chez les chrétiens le carême : le carême débute par le jour de pénitence appelé "mercredi des cendres", le lendemain de mardi gras. Les fidèles se rendent à l’église, où le prêtre leur fait une croix sur le front avec de la cendre, en prononçant ce verset de la Genèse, "Homme souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière". Pour les chrétiens, le carême est un temps de pénitence, de prière et de partage marqué par le jeûne : pas de viande, ni de laitage.
Chez les musulmans, le "Saoum", désigne le jeûne pratiqué durant le mois de Ramadan. Il est le quatrième pilier de l’Islam. Un devoir bien précisé dans le Coran : "Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédé, ainsi atteindrez-vous la piété". Il consiste à s’abstenir de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles, depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil. Par ailleurs, le ramadan est une période de recueillement.
On retrouve chez les musulmans, la coutume juive de jeûner à titre individuelle : le jeûne le lundi et le jeudi par exemple. Et d’une manière plus générale, jeûner pour renforcer une prière, une supplication, une demande de guérison ou de réussite etc.
Le jeûne est donc, une pratique millénaire commune à toutes les religions monothéistes. On retrouve aussi le jeûne dans d’autres religions comme le bouddhisme. Les formes du jeûne sont différentes selon les religions. Mais, toutes les formes de Jeûne tendent vers un seul but, priver le corps et l’âme de certains des besoins naturels, et se consacrer à la méditation et le recueillement. Il est à remarquer que la définition du jeûne est exactement la même pour les juifs et les musulmans : absence d’ingestion de toute nourriture et de tout liquide pendant une période donnée.
En regardant de près les religions on retrouve plus de similitude que de différence. Cela ne peut nous amener qu’à plus de tolérance et de compréhension. La pratique du jeûne est l’un des points communs entre les religions, parmi énormément d’autres. L’information sur d’autres religions est très utile. Elle nous éloigne des dogmes. L’école et la télé devraient lui consacrer une place dans ses programmes.
Au-delà de l’aspect religieux du jeûne, l’utilité de celui-ci est pensée en termes d’hygiène de vie. Selon ses tenants, le jeûne contribuerait au maintien d’une bonne santé, au même titre qu’une saine alimentation, l’exercice physique et l’équilibre émotif. Mais les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur les vertus du jeûne. Manger équilibré reste le conseil le plus pertinent face à la culture de surconsommation et la mal bouffe.
Publié le 14/08/2010 par Harrar Dorra