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Les émeutes du pain (27 décembre 1983 et le 6 janvier 1984 )

Les émeutes du pain se sont déroulées en janvier 1984. Le taux d’endettement de la Tunisie a atteint à l’époque 45% du PNB. Le fond monétaire international exigea, alors, du pays un plan d’austérité.

  Après une année de discussion le gouvernement de l’époque décida, l’augmentation des prix de la semoule et des pâtes de 70% et celui du pain de l’ordre de 80 à 108%. : La baguette passait de 50 à 90 millimes, le gros pain de 700 grammes de 80 à 170 millimes.

  Annoncée le 29 décembre 1983, ces augmentations vont provoquer de grandes protestations d’abord au sud pour ensuite gagner l’ensemble du pays. Les interventions de la police et de l’armée se sont soldées par environ 150 morts et plusieurs blessés.

C’est l’occasion de la troisième intervention de l’armée depuis l’indépendance, après 1978 et 1980.

Une époque de lutte pour le pouvoir :

La lutte pour la succession du président est féroce et motivée par l’âge et l’état de santé du président. (81 ans et atteint de plusieurs maladies crise cardiaque en 1967, infarctus en mars 1979 et en novembre 1984. Parkinson et bipolarité).

Le Ministre de l’intérieur Driss Guiga, appartenant au clan Wassila (femme du président) est limogé la deuxième semaine de janvier 1984, accusé d’avoir mal géré les troubles.  

Ce clan est réputé l’ennemi juré de celui du premier Ministre de l’époque Mhamed Mzali.

Quelques chiffres :

Endettement 45% du PNB

Déficit de la balance commerciale : les exportations ne couvraient les importations qu'à concurrence de 60 % environ et la balance des paiements est fortement déficitaire. La Tunisie réussit en partie à faire face à cette situation grâce à l'aide des 235 000 Tunisiens émigrés qui travaillent en France, en Libye, etc.

Chômage : malgré des statistiques peu fiables le taux de chômage déclaré officiellement en 1982 est de 17% (faut supposer qu’il était plus important)

 (20% des Tunisiens vivaient dans des bidonvilles. Inégalités régionales dont les conséquences économiques et sociales sont relativement compensées par l’émigration.

A regarder rigoureusement les faits historiques de notre pays, on peut conclure que notre présent s'explique et ressemble à notre passé, les seuls éléments qui changent sont imputables aux nouvelles exigences géo stratégiques…

Que les martyrs de 1984 reposent en paix ; ainsi que tous les martyrs de ce pays…Tout mon mépris pour  les lâches  qui, jusqu'au jour d'aujourd'hui,  glorifient les dictateurs et falsifient l'histoire de ce pays.! 

Harrar Dorra 

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