A la fin des années quatre-vingt-dix, une institution publique de formation, a profité d’une aide canadienne pour adapter ses programmes à l’approche par compétence. Une partie de cette aide devait être consacrée à la création d’un centre de ressources dans l’un des centres de formation de cette institution. Celui-ci vit le jour en 2001. La mission canadienne l’a alimenté avec un nombre non négligeable de livres. Il connut une dizaine d’années d’or où un documentaliste a codé l’ensemble des livres et où chaque année, à la demande des enseignants, la direction l’a ravitaillé avec divers livres et supports didactiques. La salle de conférence a accueilli des conférenciers prestigieux dont le grand photographe M°Zeli (Paix à son âme).
Avec l’arrivée d’une nouvelle direction, ce fut la décadence. Actuellement cette bibliothèque est dans un état lamentable, délaissée, les livres entassés n’importe comment, personne ne la visite plus.
Dans un pays en développement comme la Tunisie, où les bibliothèques sont rares, elles devraient être protégées et considérées comme un trésor national, devant profiter à des milliers de générations. La réalité est autre, certains esprits vous diront « on a internet » Croire qu’internet remplace les livres est une des erreurs populaires dans le monde arabe ; mais là il s’agit d’un autre sujet.
L’histoire de cette bibliothèque, est peut être un détail qui peut expliquer pourquoi nous sommes des sociétés qui ne construisent pas et qui continuent à être « ignorantes » malgré le nombre de diplômés que nous avons. Les civilisations se construisent grâce à l’accumulation et à la production dans tous les domaines.
Pour le moment, nous restons au stade des « slogans » et des « bonnes intentions » copiées ici et là sans y croire véritablement.
Concernant notre triste bibliothèque, il faudrait- il -attendre le jour où un pays occidental, viendrait nous offrir une aide et nous demander de développer et prendre soin des bibliothèques, on formerait une commission pour l’occasion et on verrait les ¾ de nos fonctionnaires ne jurer que par l’utilité des bibliothèques.
Pour le moment, les aides sont dirigées vers d’autres domaines, quoique si on réfléchissait bien, ces domaines sont en relation avec les bibliothèques et la lecture. Sauf qu’il faudrait y réfléchir…
Ainsi, sont gérées le plus souvent nos institutions, on ne s’intéresse et on n’est motivé que par les projets financés avec des euros, sans les inscrire dans une vision de développement clairvoyante du pays et sans en assurer le suivi : C’est le sujet à la mode qui compte…
Mais restons optimistes et espérons que cet article attirerait l’attention des responsables sur le sort de cette bibliothèque pour la réhabiliter et sauver le peu de ce qui en reste.
A bon entendeur, salut