PI: Le voile est typiquement musulman. Il serait donc, le symbole de notre identité:
L'origine du voile remonte loin. En Mésopotamie, il y a 4000 ans avant JC, le voile était déjà porté. L’archéologue turque Muazzez Ilmiye Cig,
Au cours de ses fouilles et de ses études, a découvert que certaines femmes sumériennes portaient sur la tête un voile, semblable à celui qu'arborent aujourd'hui des millions de musulmanes : "Le fait de se couvrir la tête est apparu bien avant l'ère chrétienne, mais pas pour des motifs religieux, a expliqué la scientifique. Il servait à montrer le rang social d'une femme. C'est juste un fait historique."
Dans son livre « Les racines bibliques du voile », Emna Ben Miled écrit « Le voile apparaît dans l’Ancien Testament puis il se prolonge avec Saint Paul à l’intérieur de l’Eglise chrétienne. L’inconscient collectif occidental est saturé en voiles de corps et de tête. Il suffit d’enquêter à la lumière de la méthode scientifique. En Occident, le voile a disparu avec la naissance de la laïcité. Pas avant ». Dans les trois monothéismes, la nudité est associée à la honte et à la désobéissance.
La tradition juive a longtemps considéré qu’une femme devait se couvrir les cheveux en signe de modestie devant les hommes. Mais c’est le christianisme qui en fera une obligation théologique et un préalable dans la relation entre l’homme et la femme. C’est Saint Paul qui le premier a imposé le voile aux femmes. Dans l’épître aux Corinthiens il écrit « Toute femme qui prie ou parle sous l’inspiration de Dieu sans voile sur la tête commet une faute comme si elle avait la tête rasée.».
Chez les chrétiens les femmes portaient un chapeau ou un foulard sur la tête dans les églises. Les religieuses sont encore voilées de haut en bas.
PII:Le port du voile par les femmes est une obligation dans la religion musulmane:
La sourate du hijab concernerait pourtant, uniquement les épouses du prophète. Le hijab y apparaît comme un signe distinctif et honorifique : « Quand vous demandez à ses épouses quelque chose, adressez vous à elle derrière un rideau (hijab). C’est plus décent pour vos cœurs et pour les leurs » (Sourate 33, les Coalisés, verset 53). Le verset 59 élargit la recommandation aux femmes proches du prophète et à toutes les croyantes. La sourate 24, la Lumière- verset 31 fixe aux musulmanes la conduite idéale à tenir pour ne pas exciter la convoitise des hommes :
« Et dis aux croyantes de baisser leur regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et repentez-vous tous devant Allah, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. »
Pour les adeptes d’une lecture littérale du texte sacré, la recommandation concernant les femmes du prophète a valeur d’obligation. D’autres plus tolérants soutiennent au contraire, que le voile n’est pas obligatoire. Ces sourates constituent un appel à la décence en public très possible sans le port du voile.
PII: Le port du voile constituerait un rempart contre le viol et le harcèlement sexuel des femmes :
Les viols sont des actes de violence commis par des pervers sexuels indépendamment de la tenue vestimentaire de la victime. Le violeur souffre en général d’un déséquilibre psychologique. Tous les médecins et psychologues du monde sont unanimes là-dessus.
Concernant le harcèlement des femmes, les statistiques à ce sujet dans les pays arabes sont rares mais des études et des témoignages à ce sujet sont très révélateurs :
Au Yémen, où pratiquement toutes les femmes sont voilées de la tête aux pieds, 90% des femmes ont dit s’être fait harceler, selon un rapport cité par Amal Basha, une militante des droits de l’homme.
En Egypte, sur un échantillon d'un millier de femmes, 83% disent avoir subi un harcèlement verbal, voire physique. Au Liban, une autre étude faisait état de plus de 30%.
La télévision Saoudienne a filmé des hommes déguisés en femmes portant le tchador et se promenant dans la rue. Ils ont été constamment harcelés par des passants qui les prenaient pour des femmes.
Le harcèlement semble plus lié au statut tabou de la sexualité et à la condition de la femme dans les pays arabes, qu’à leur tenue vestimentaire.
PIII: La psychologie des jeunes femmes portant le hijab est différente de celles du reste de la population :
Les femmes portant le hijab seraient des femmes qui voudraient cacher leur beauté en public et réserver leur beauté à leur mari. Pourtant, ici comme ailleurs, nous remarquons des voilées très coquettes qui adoptent la mode et qui se maquillent. Quand elles suivent la règle de ne porter que des vêtements amples, elles les choisissent étincelants avec des couleurs chatoyantes. Les tissus sont souvent très raffinés : soie, mousseline etc. Les femmes voilées comme les femmes non voilées n’ont pas des tenues vestimentaires homogènes. Certaines préfèrent des tenues discrètes, d’autres plus criardes : c’est des tempéraments, et pour être simple, disons que « l’habit ne fait pas le moine ». La tenue vestimentaire ne prouve rien et correspond tout au moins à une conception personnelle de l’esthétique.
PIV: Les femmes voilées sont des femmes soumises :
Cette affirmation est dénuée de sens, car toutes les femmes voilées que j’ai eu l’occasion de connaître sont des femmes dont la personnalité est remarquable. Toutes sont voilées par amour du Bon Dieu et non par soumission aux hommes.
Elles appliquent leur interprétation personnelle des préceptes coraniques ci-dessus cités. Elles estiment que c’est une obligation divine. Dans cette conception, le port du voile ne serait pas attentatoire aux valeurs égalitaires entre les hommes et les femmes.
Au-delà des préjugés des uns et des autres « Porter ou non le voile » doit rester un choix personnel. Ni la communauté, ni l’Etat n’a le droit de l’imposer ou de l’interdire. La femme est avant tout, un être humain qui a droit à sa liberté et n’oublions pas surtout pas que l’unité indissoluble de l’être humain est : « esprit libre dans un corps réapproprié ». Le problème est là, tout le reste n’est qu’instrumentalisation.
Civilisation Sumérienne : date de 4 000 ans avant J.-C, marque, selon de nombreux historiens, la fin de la préhistoire et serait l'une des premières civilisations "urbaines".
Muazzez Ilmiye Cig : Née en 1914, sous l'Empire ottoman, Mme Cig, à la retraite depuis 1972, a notamment permis le déchiffrage de plus de 3 000 tablettes d'écriture, a consacré toute sa longue carrière à des recherches sur les civilisations hittite et sumérienne.
Emna Ben Miled: Docteur en Psychologie cofondatrice avec Emna Haddad d'un Masteres d'études féminines à l'université Tunis El Manar