Paix à l'âme de mon cher papa
Quelques réflexions sur la vieillesse à l’occasion de la journée internationale des personnes âgées :
Vieillir est une chance, quand on sait que nous n’avons pas beaucoup de choix : vieillir ou mourir jeune. Dans ce sens nous pouvons croire les paroles de Stephen Leacock quand il disait :
« On peut dire tout ce qu'on voudra sur la vieillesse. Ça vaut mieux que d'être mort.”
Francisco De Quevedo révèle l’ambiguïté de l’être humain devant la vieillesse ; refusant la mort, il voudrait vivre le plus longtemps possible, mais refuserait la vieillesse :
“Nous désirons tous atteindre la vieillesse, et nous refusons tous d'y être parvenus.”
Albert Cohen, très sceptique nous dirait :
“La vieillesse est un décès par petits morceaux.”
Térence renchérit :
La vieillesse est par elle-même une maladie.”
Jean De La Fontaine, encore plus fataliste dirait
“La vieillesse est impitoyable.”
La majorité d’entre nous est confrontée à la vieillesse plusieurs fois dans sa vie:
D'Abord celle de nos parents, ensuite la nôtre. Il est devenu commun de se dire ou s’entendre conseiller de préparer sa retraite et ses vieux jours. Bien que nous avons pris l’habitude de considérer que chez nous, à la différence des pays occidentaux, les vieilles personnes sont respectées et prises en charge par les enfants et les familles sans aucun problème.
En réalité, les changements socio-économiques et l’atomisation des familles posent de plus en plus de difficultés aux familles ayant une personne âgée en charge notamment, quand celle-ci perd son autonomie et n’est plus en mesure d’accomplir les actes de la vie courante à cause d’une maladie
. Ces difficultés ne sont pas dues, comme on pourrait le croire, uniquement au développement de l’individualisme et du chacun pour soi, mais le plus souvent, à des contraintes objectives. En effet, Alors que l'espérance de vie ne cesse de croître dans la population générale, les enfants des deux sexes sont obligés de travailler et de s’occuper de leurs propres familles. Ils se débrouillent, tant bien que mal, à prendre en charge leurs parents, les petits fils sont d’un grand secours dans ces cas-là.
Quand ils ont les moyens ces familles se font aider par des auxiliaires de vie. Actuellement, il existe même, des maisons de retraite privées. Elles restent, cependant non abordables pour les personnes à revenus modestes. Par ailleurs, beaucoup de familles considèrent que c’est honteux d’héberger ses parents dans ce genre d’institutions.
Les personnes âgées, pauvres et ayant des problèmes familiaux : rupture des liens familiaux, dislocation de la structure familiale, ont pour unique solution les maisons de retraite étatiques à la limite de la décence. Celles-ci sont en plus, insuffisantes par rapport à la demande qui devient de plus en plus importante.
Concernant notre propre vieillesse, il est certain que nous souhaitons tous rester le plus autonome possible, aussi bien physiquement que financièrement.
Le reste demeure personnel. Il dépendrait de l’humeur, des convictions, de la sagesse, et de la sérénité de chacun …
Harrar Dorra
Terrible chanson sur la vieillesse de Brel