Hélé Béji. Le désenchantement national. Essai sur la décolonisation
Publié aux éditions Maspero en 1982
Dans cet excellent essai Héla Béji démontre comment l’Etat de l’indépendance a développé une bureaucratie et un appareil étatique d’essence conservatrice et immobiliste.
Cet Etat, nous dit-elle, instaura ses propres rapports de domination.
Récupérant l’idéal nationaliste pour en faire un « instrument d'enfermement intellectuel et d'uniformisation politique » sans précédent.
Extrait Elysad poche pages 98, 99
"Car c’est bien le parti aujourd'hui qui donne l’image d’une lutte féroce d’intérêts, de rivalité, de clans, d’anarchie rentrée. A la limite c’est la société elle-même qui parvient tant bien que mal à garder l’essentiel de sa cohérence, malgré la rupture avec le politique, ou les volte-face économique(les collectivisations et leur démantèlement par exemple), par sa résistance larvée au parti, la création spontanée d’un équilibre contre un nouvel arbitraire et le maintien d’une identité sociale qui forme pour chacun un point invisible de gravité. C’est peut-être le corps social qui permet à l’Etat national de tenir et non pas l’inverse".
A l’époque la société a réussi plus ou moins à garder sa cohérence, Jusqu'à quand pourrait-elle accomplir ce rôle ? Et a-t-elle les conditions pour, actuellement ?
Es ce que notre Etat, est capable de se moderniser et d’assainir une administration clientéliste et corrompue depuis sa création ?